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Pour une diversité des tactiques !

Déclaration de la CNT72 sur le mouvement social d’opposition à la réforme des retraites : pour une diversité des tactiques !

Les syndicats de la CNT72 sont engagés aux côtés des grévistes et soutiennent totalement leur action légitime de rejet d’un système de retraites par points. Nous disons ici notre admiration pour les grévistes et leurs syndicats qui participent à la plus longue grève des transports publics depuis plus de 40 ans. Nous applaudissons toustes les enseignant.e.s qui font massivement grève depuis le 5 décembre. Nous les remercions pour leur détermination.

La victoire, ce sera quand le gouvernement renoncera à son projet, et cela sans aucune concession de notre part. Pour cela, nous participons aux efforts de l’intersyndicale pour étendre la grève sur les lieux de travail et sur le temps de travail, préalable indispensable à toute mobilisation et manifestation. Appeler à rejoindre la grève pour qu’elle se généralise le plus possible, c’est le socle minimal de notre engagement.

Mais nous constatons que ces efforts n’ont pas permis, après plus d’un mois de conflit, d’étendre la grève à suffisamment de secteurs, ce qui fait craindre une grève par procuration, voire son essoufflement. Nous constatons aussi que le rapport de force basé sur les seules manifestations de rues et la reconduction des arrêts de travail, même massifs, ne mettent pas assez de pression sur ce gouvernement qui, lui, temporise, mise sur notre lassitude. Nous pensons qu’il faut aller plus loin en utilisant d’autres moyens syndicaux pour créer un rapport de force suffisant et encourager la grève.

Pour gagner, il faudra donc, selon nous, s’appuyer sur la solidarité de toustes les syndiqué.e.s, non syndiqué.e.s salarié.e.s ou privé.e.s d’emploi déterminées à agir pour bloquer l’économie, c’est-à-dire en priorité empêcher la réalisation de profit. Il s’agit de cibler les composantes du patronat alliées objectifs du gouvernement qui soutiennent ses réformes. Ce type d’action a lieu dans bon nombre d’endroits avec succès. Nous devons le faire vite et fort. Nous nous devons d’être efficaces quand nous appelons à la grève nos collègues. Nous nous devons de n’exclure à priori aucun moyen pour faire plier nos adversaires.

La répétition de blocages ne consiste pas à entraver la libre circulation jusqu’à la confrontation stérile avec les forces de l’ordre mais à stresser le système productif par l’incertitude qu’elle créé. Le blocage n’est pas une critique dirigée contre les intersyndicales mais en complément de ce qu’elles proposent. La loi dit clairement que « ‘le blocage de l’accès à un site ou bien l’occupation des locaux afin d’empêcher le travail des non-grévistes sont des actes abusifs » pénalement sanctionnables. Pour autant, c’est ainsi que nous avons toujours conquis nos droits par le passé. Rien n’a changé. C’est pourquoi il est important que ces actions aient lieu et ne reposent pas uniquement sur des salarié.e.s des sites en questions, mais avec une très large mobilisation extérieure, et de préférence avec leur soutien ou leur approbation. Nul besoin de l’assentiment majoritaire des salarié.e.s bloqué.e.s : L’absence de présence syndicale, les pressions hiérarchiques ou la nécessité économique due à la précarité et à la vie chère empêchent un grand nombre de personne hostiles à la réforme de se mettre en grève, même ponctuellement, particulièrement dans le secteur privé.

L’outil pour discuter et parvenir à organiser ces actions existe déjà : il s’agit de l’assemblée générale interluttes du chaudron, un lieu de rencontre qui occupe la petite rotonde de la maison des syndicats, rue d’Arcole au Mans. Nous appelons donc toutes les personnes motivées par les actions de blocage économique à rejoindre cette assemblée dans un cadre interprofessionnelle. La légitimité de cette assemblée n’est limitée qu’aux seules actions qu’elle décide avec les personnes présent.e.s. Chacun.e demeure libre de s’en désolidariser en cas de désaccord. Elle n’a pas vocation à décider de la reconduction de la grève ni des revendications portées par les salarié.e.s. Il n’y a donc aucun conflit de légitimité avec les intersyndicales à redouter.

Amplifions la grève générale, les manifestations
et les actions de blocage économique !
Grèvons tout, bloquons tout

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